Vous êtes entraîneur dans un club depuis dix ans. Vous avez l’habitude : échauffements chronométrés, séries bien rodées, compétitions régulières… Puis un jour, un parent se présente au bord du bassin avec son enfant. Il est sourd. Ou trisomique. Ou amputé. Ou en fauteuil. Il (ou elle) veut nager.
Et là, une question surgit dans votre tête, souvent avec un mélange de panique et de bienveillance : « Est-ce que je vais y arriver ? »
La réponse est simple : oui, vous pouvez. Et surtout, vous n’êtes pas seul. Cet article est là pour vous accompagner, pas à pas, dans cet accueil qui peut transformer votre pratique, votre groupe, et bien souvent… votre vision du sport.
1. Commencez par dire oui (même si vous ne savez pas encore comment)
Vous n’avez pas besoin d’avoir toutes les réponses tout de suite. Ce que les familles attendent en premier lieu, c’est une ouverture d’esprit, une envie d’essayer, un climat de confiance.
Dire : « Je ne sais pas encore exactement comment adapter, mais je veux essayer. »
C’est déjà énorme.
2. Posez des questions, pas des jugements
Prenez un temps avec les parents (et le nageur si possible). Demandez :
- Ce qu’il aime dans l’eau
- Ce qu’il sait déjà faire ou non
- Ce qui le met en difficulté ou au contraire le stimule
- Ce qui est important pour lui (sécurité, rythme, repères…)
Exemple : Un enfant autiste pourra avoir besoin d’un visuel pour comprendre la séance. Un ado sourd, d’un placement adapté pour bien vous voir. Un enfant avec trisomie 21, d’un rythme plus lent et d’encouragements clairs.
3. Appuyez-vous sur vos forces d’entraîneur
Vous savez déjà enseigner un mouvement. Vous savez encourager, corriger, guider. Les compétences techniques sont les mêmes. C’est la méthode qui change : plus de souplesse, plus d’adaptation, plus d’écoute.
4. Simplifiez vos séances sans les appauvrir

Un échauffement reste un échauffement. Une glissée reste une glissée. Mais peut-être que certains nageurs iront plus lentement, auront besoin d’un appui flottant, ou feront une variante d’un mouvement.
Astuce : Proposer plusieurs niveaux d’un même exercice dans votre groupe. Chacun progresse à sa façon, sans exclusion.
5. Faites de vos nageurs les meilleurs alliés
Les autres jeunes du groupe seront souvent curieux, parfois maladroits, mais rarement fermés. Expliquez-leur simplement :
« Untel va faire la même chose que vous, mais avec son rythme. On est là pour s’entraider et s’amuser. »
L’inclusion, ce n’est pas faire semblant que tout le monde est pareil. C’est créer un espace où chacun trouve sa place.
6. Autorisez-vous à tâtonner
Il y aura des ratés. Des ajustements. Des moments d’hésitation. Ce n’est pas grave. Vous testez, vous observez, vous apprenez. C’est exactement ce que vous demandez à vos nageurs, non ?
7. Demandez de l’aide (et trouvez du réseau)
Des associations, des entraîneurs spécialisés, des ressources en ligne existent. Vous pouvez faire appel à eux pour un conseil, une observation, une formation rapide. Ne restez pas seul.
8. Gardez en tête l’essentiel : le plaisir de l’eau

Ce nageur-là vient avant tout pour ressentir, flotter, progresser, s’exprimer, comme tous les autres. Offrez-lui cette chance, sans chercher la perfection. L’eau se charge du reste.
Pour conclure
Accueillir un nageur en situation de handicap ne signifie pas devenir un expert médical ou un coach spécialisé. Cela signifie être curieux, disponible, humain. Votre club peut devenir un lieu d’ouverture et d’aventure collective, où chacun trouve sa place, peu importe son point de départ.
Et si ce nouveau nageur était celui qui ferait le plus évoluer votre regard, votre groupe, votre pratique ? Essayez. Vous verrez.
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