Dans le cadre de la natation adaptée, la flottabilité est une compétence fondamentale, non seulement pour progresser techniquement, mais surtout pour développer un sentiment de sécurité, de confort et d’autonomie dans l’eau. Que le nageur soit atteint de paraplégie, d’un trouble moteur léger ou d’une infirmité motrice cérébrale (IMC), travailler la flottabilité permet de poser les bases d’une nage efficace et agréable.
Voici trois exercices concrets, faciles à mettre en place, qui favorisent la prise de repères dans l’eau et l’amélioration de la flottabilité.
1. L’étoile de mer flottante (avec ou sans aide)
Objectif : Développer la confiance en position dorsale, apprendre à relâcher les tensions pour mieux flotter.
Description :
On encourage la respiration profonde et régulière, le relâchement musculaire et la prise de conscience du soutien de l’eau.
Le nageur s’allonge sur le dos, bras et jambes écartés en étoile.
L’encadrant peut soutenir délicatement la tête, le dos ou les jambes au début.
A prendre en compte que le nageur peut avoir peur d’aller vers l’arrière, le fait de ne pas voir ce qui se passe.
Durée : Par séries de 10 à 20 secondes, en augmentant progressivement.
Adaptations selon le handicap :
- Paraplégie : placer une frite sous les genoux pour compenser la perte de tonicité dans les jambes.
- IMC : privilégier un appui léger au niveau de la tête et du bassin pour stabiliser les mouvements involontaires.
- Troubles moteurs légers : possibilité d’utiliser des flotteurs discrets (mini-plaquettes ou ceinture flottante) au début pour favoriser l’autonomie.
Conseil pédagogique : Utiliser une ambiance calme, avec peu de stimuli extérieurs, pour favoriser la concentration et la détente.
2. Le groupé (ou position du « petit paquet »)
Objectif : Travailler l’équilibre et la flottabilité en position groupée, renforcer la conscience corporelle.
Description :
- Le nageur en position verticale enroule ses bras autour de ses genoux ramenés vers la poitrine.
- Il bascule doucement vers l’arrière, jusqu’à trouver une flottabilité sphérique.
- L’exercice peut être statique ou intégré à des déplacements très lents.
Durée : Maintien pendant 5 à 10 secondes, répété 3 à 5 fois.
Adaptations selon le handicap :
- Paraplégie : utiliser une frite ou une aide humaine pour maintenir la flexion des jambes.
- IMC : faire en binôme avec un encadrant qui guide le mouvement en douceur.
- Troubles moteurs légers : encourager l’autonomie avec peu d’aide, en ajustant la position selon le tonus musculaire.
Conseil pédagogique : Mettre en avant la notion de jeu : transformer l’exercice en défi ou en moment de découverte sensorielle (ex : « devenir une boule d’eau »).
3. La planche dorsale dynamique
Objectif : Renforcer la flottabilité dorsale en mouvement, travailler la coordination bras-jambes dans un contexte sécurisant.
Description :
L’objectif est de maintenir l’alignement du corps et de découvrir le rôle de chaque segment dans la flottabilité.
Le nageur s’allonge sur le dos avec ou sans frite, bras tendus au-dessus de la tête.
Il se laisse porter tout en effectuant de petits battements ou mouvements de bras légers.
Durée : Parcours de 5 à 10 mètres, à répéter 2 à 3 fois.
Adaptations selon le handicap :
- Paraplégie : privilégier l’usage des bras uniquement, avec appuis flottants pour garder l’équilibre.
- IMC : installer deux frites parallèles (sous la nuque et sous les genoux) pour sécuriser la posture.
- Troubles moteurs légers : proposer une planche souple ou une frite selon le confort et la motricité.
Conseil pédagogique : Encourager le regard vers le plafond ou le ciel pour favoriser le redressement naturel de la tête et éviter l’enroulement vers l’avant.
Pour conclure
Améliorer la flottabilité, ce n’est pas seulement apprendre à « rester à la surface », c’est aussi apprendre à se faire confiance, à apprivoiser le milieu aquatique et à trouver du plaisir dans le mouvement. Ces exercices, simples et adaptables, sont des portes d’entrée précieuses vers plus d’autonomie, d’expressivité et de fluidité dans l’eau.
À intégrer dans un échauffement, une séance technique ou une activité ludique, ils peuvent être réinventés à l’infini selon les envies, les besoins et les capacités des nageurs.
Et vous, quels sont vos exercices préférés pour travailler la flottabilité en natation adaptée ? Partagez-les en commentaire !
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